
| Communiqué des Gardiens du Large - V2 Coup de vent sur Pennavel Prise de contrôle de BayWa r.e. par un investisseur suisse Peut-on annuler l’appel d’offres AO5 ? 25 février 2025 |
A mesure que la crise du groupe agricole allemand BayWa AG s’approfondissait, les représentants de Pennavel ont assuré à tous, avec un culot certain, dans la presse régionale ou dans les colloques où ils se produisaient, devant le public breton et devant le préfet du Morbihan, que tout allait très bien pour eux, que la société de projet qu’ils formaient avec le Belge Elicio pour développer les éoliennes de Bretagne-Sud n’était pas atteinte par les déboires de la société-mère, le groupe agricole BayWa AG, pas plus que leur actionnaire direct, sa filiale BayWa r.e. (pour énergies renouvelables).
Et là, patatras, la presse boursière n’en finit pas de décrire l’avancée du cancer : dans la nuit du 23 au 24 février , pour soulager sa dette, BayWa SA cède la majorité de 51% qu’elle détenait dans sa filiale renouvelable au Suisse Energy Infrastructure Partner (EIP), jusque-là minoritaire à 49 %.
Nouveau partage : EIP = 65%, BayWa SA = 35%
Première conséquence : Pennavel passe sous contrôle Belgo – Suisse. Mais son actionnaires à 50% BayWa r.e. , désormais contrôlé par les Suisses, reste plombé par 4 milliards d’euros de dettes et doit poursuivre son plan de restructuration à mener avant fin 2028 (délai repoussé d’un an). Un cabinet spécialisé dans le redressement d’entreprises, Ziems und Partners, est désigné pour prendre les commandes. Il a déjà été annoncé une réduction drastique de la surface d’activités, en passant de 4000 à 1500 employés et en cédant des actifs. Mais sans attendre, à peine devenu majoritaire, EIP vient de signifier qu’il allait se séparer de la branche électro-voltaïque. Quelle va être sa stratégie pour les actifs restants ? Quel sort va-t-il réserver à Pennavel, ce projet breton prototype d’éoliennes flottantes, chargé de tant de risques ?
Quel va être le prochain accroc pour Pennavel ?
Les autorités françaises, ministère chargé de l’énergie et CRE, portent la responsabilité d’avoir sélectionné pour l’appel d’offres AO5 ce lauréat inconnu, financièrement si fragile, la société BayWa r.e., par ailleurs sans référence technique dans les projets marins. Les termes du cahier des charges leur donnent toute possibilité de se prononcer sur tout changement de contrôle du producteur. On comprendrait mal qu’ils ne se saisissent pas de la situation présente pour revenir sur leur choix et prononcer la suspension de l’appel d’offres.