https://www.registre-dematerialise.fr/5941/
Remarque: Les maires des 2 communes sont propriétaires des parcelles où doivent être installées les machines.
Principales critiques extraites de l’avis de la Missions régionales
d'autorité environnementale (MRAe)
sur le projet éolien « Le Souffle de Gargantua »
1. Problématique de la saturation du paysage et impact sur le patrimoine
L’avis de la MRAE met en évidence l’aggravation de la saturation paysagère due à l’ajout de cinq nouvelles éoliennes dans un contexte déjà fortement impacté par la présence de nombreux parcs éoliens. L’implantation à proximité du menhir de Gargantua, du château de Bois-lès-Pargny et du château de Parpeville, ainsi que l’effet de saturation depuis Laon, sont des éléments majeurs que les opposants au projet peuvent exploiter.
Arguments pour s’opposer au projet sur cet aspect :
• Saturation du paysage : Le rapport mentionne déjà 19 parcs éoliens existants, en projet ou en construction, dans un rayon de 10 km. Le projet de Gargantua aggraverait cette saturation visuelle, notamment pour les habitants des hameaux et villages environnants.
• Impact sur les monuments historiques : L’implantation est jugée défavorable pour le menhir classé de Gargantua et le château de Bois-lès-Pargny, avec une proximité accrue par rapport aux autres parcs existants. Cela porte atteinte à l’intégrité de ces sites patrimoniaux.
• Perspectives paysagères dégradées : Les points de vue emblématiques de Laon, notamment depuis la butte et la cathédrale, subiraient une dégradation significative.
2. Risques pour l’avifaune et les chauves-souris
L’avis souligne des impacts majeurs sur les espèces protégées, notamment les rapaces et les chiroptères, avec une mise en péril d’espèces déjà en déclin.
Arguments pour s’opposer au projet sur cet aspect :
• Présence d’espèces sensibles : Le projet se situe dans une zone où ont été recensés 38 espèces d’oiseaux nicheurs et 73 espèces migratrices, dont plusieurs rapaces menacés (Milan noir, Milan royal, Busards, Buse variable, Faucon crécerelle).
• Mortalité avérée des rapaces : Les suivis de mortalité des parcs éoliens voisins montrent que des espèces comme la Buse variable et le Milan royal sont déjà fortement touchées par les installations existantes. L'ajout de nouvelles éoliennes dans un corridor de migration accroîtrait cette mortalité.
• Impact sur les chauves-souris : L’étude révèle la présence de sept espèces particulièrement vulnérables, dont la Noctule commune et la Pipistrelle de Nathusius, dont les populations sont en fort déclin. Les mesures de réduction proposées (bridage des éoliennes) ne couvrent qu’une partie de leur activité.
3. Problèmes acoustiques et impact sur les riverains
L’étude acoustique reconnaît un risque de dépassement des seuils réglementaires en période nocturne, nécessitant un plan de bridage.
Arguments pour s’opposer au projet sur cet aspect :
• Proximité des habitations : La première éolienne est située à 700 m d’une habitation, ce qui est insuffisant pour éviter des nuisances sonores significatives.
• Dépassement des normes en période nocturne : Le projet ne respecte pas les seuils réglementaires en l’état et nécessite des restrictions de fonctionnement.
• Effet cumulatif non pris en compte : Le parc étant adjacent à d’autres installations, les nuisances sonores cumulées pourraient être sous-évaluées.
Conclusion et propositions d’actions
L’avis de la MRAE, bien que neutre sur l’opportunité du projet, met en lumière des failles importantes dans l’étude d’impact et des risques majeurs pour le paysage, la biodiversité et les riverains.
En mettant en avant les lacunes du projet et ses impacts majeurs, il est possible de construire un argumentaire solide pour aider les habitants et les associations à s’opposer efficacement à l’implantation du parc éolien « Le Souffle de Gargantua ».
Jean -Louis Doucy